Les Opportunités perdues

John Diefenbaker with Chief Mathias Joe of the Capilano and others in North Vancouver

 

Avant 1962, comme aucune politique globale canadienne n’exista sur les droits issus de traités ni sur les revendications territoriales des Autochtones, le gouvernement fédéral règla toute revendication particulière au cas par cas. Diefenbaker proposa la création d’une Commission des revendications particulières des Indiens, appuyée par une loi, le projet de loi C-130. Bien qu’approuvé par le Cabinet, ce projet de loi ne fut jamais présenté au Parlement. En 1963, le projet de loi ainsi que d’autres progrès en matière de politique furent torpillés lorsque Diefenbaker perdit les élections générales à Lester B. Pearson.

John Diefenbaker with Chief Snake

 

« ... l’un des principaux droits sur lesquels les tribus indiennes comptent … [sont] les traités conclus entre leurs majestés britanniques et les ancêtres des Indiens actuels ... [Les droits issus des traités] sont au-delà du Parlement ».

– Diefenbaker, 1955

Une Vision pour le Nord

Olive Diefenbaker at opening of Inuvik, Northwest Territories

 

Pendant la campagne électorale de 1958, Diefenbaker annonça sa « Vision du Nord » - une stratégie audacieuse visant à stimuler la recherche sur les ressources naturelles et la croissance économique dans les régions inaccessibles et sous-développées du Canada. L’objectif fut également d’affirmer la souveraineté du Canada contre les influences économiques américaines. « La Vision » inspira les électeurs canadiens, alimentant la vague de soutien qui propulsa le gouvernement de Diefenbaker au pouvoir.

« …lorsque le vaste mouvement se déroulait dans les plaines de l’Ouest, [les pionniers] avaient de l’imagination. Présentement, il y a une nouvelle imagination. L’Arctique. Une nouvelle vision. Un nouvel espoir ! Une nouvelle âme pour le Canada ».

– Diefenbaker, 1958

screenshot-2018-03-05 John Diefenbaker speaking in Inuvik

« Les Routes vers les ressources »

One Canada Fabric Quote 19.1

 

Un élément-clé de la « Vision » fut l’investissement massif dans une infrastructure développée des transports. Conçu pour créer des milliers de nouveaux emplois, le programme « Les Routes vers les ressources » fit appel à la conviction que le Nord était le dernier grand territoire canadien. Entrepris grâce à des mécanismes de cofinancement entre le gouvernement fédéral et les Territoires, le projet visa la création d’un réseau routier au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Au printemps 1963, plus de 6 000 km de route furent complétés.

Left to right: George Koneak, Fort Chimo, Que.; Shinuktuk, Rankin Inlet, N.W.T.; John G. Diefenbaker, Prince Rupert, Sask.; Jean Ayaruark, Rankin Inlet, N.W.T.; Abraham Ogpik, Aklavik, N.W.T. In Ottawa, Ontario, Canada, May 1959 screen-shot-2018-03-05

Une Promesse et la réalité

Des difficultés financières et de compétences gouvernementales minèrent le potentiel de « La Vision du Nord ». Devant normalement s’achever dans cinq à sept ans, les coûts explosèrent de 30 à 100 millions de dollars. Bien que le projet n’eut pas atteint ses objectifs, il continua à inspirer les Canadiens. En 2017, le gouvernement fédéral et le Territoire du Yukon affectèrent 360 millions de dollars au « Projet d’accès aux ressources du Yukon », ce qui permettra d’améliorer les infrastructures et de construire plus de 650 km de route.

jgd3636 John Diefenbaker with Chief Brono, Chief Joe Sangris and the Mayor of Yellowknife North West Territories

Une gaffe importante

One Canada Fabric Quote 20.1

 

Un point de vue crucial, celui des peuples autochtones, fut négligé pendant la planification et la mise en œuvre du programme « Vision du Nord ». Certains aspects de la « vision », comme la construction des routes du Nord, eurent des conséquences imprévues sur le bien-être des collectivités autochtones et inuites. Ce manque de consultation contrasta nettement avec le soutien indéfectible de Diefenbaker pour les droits des Autochtones.